Robin Montoya : « J’ai eu un coup de cœur pour la dentisterie »

Publié le 3 octobre 2022, par Mathilde

Robin Montoya est dentiste équin depuis trois ans. Praticien passionné, il sillonne le Sud de la France pour le bien-être des dents de vos chevaux. Nous sommes partis à sa rencontre pour en savoir plus sur son parcours et sa philosophie.

 

 

Robin Montoya monte à cheval depuis petit. En troisième, il rencontre un dentiste dans son centre équestre et décide de faire son stage d’observation avec celui-ci. « À l’issue de ce stage, j’ai su que je voulais être dentiste équin, c’était un coup de cœur ! » Après un bac S et une première année d’IUT, il postule dans une école de dentisterie et est accepté. Il en sort diplômé en décembre 2019 et commence son activité en janvier 2020.

 

DENTISTE ÉQUIN… POURQUOI ?

Mais alors, qu’est-ce qui a attiré le jeune homme vers cette profession ? Il raconte : « C’était immédiat, quand je suis rentré chez mes parents après le premier jour de stage j’ai dit ‘C’est ça que je veux faire !’. Je voulais faire un métier dans les chevaux mais je ne savais pas réellement quoi. Je n’étais pas attiré par la maréchalerie ni l’ostéopathie, les vétérinaires ont une activité trop diverse, je voulais quelque chose de plus spécifique. » Lorsque Robin découvre la dentisterie, il découvre aussi le relationnel que l’activité crée avec le cheval, il se sent utile. « La dentisterie est très importante, comme les autres spécialités évidemment. Mais la dentisterie permet de corriger quelque chose qui ne se fait plus naturellement et qui aide les chevaux dans leur vie quotidienne, dans leur alimentation, bien avant le côté sportif. J’aime sentir que je suis utile pour le cheval dans son quotidien. »

 

DENTISTE ÉQUIN… POUR QUI ?

Quand on demande les qualités nécessaires à cette profession à Robin, le premier mot qui lui vient est le calme. « C’est un métier qui pousse parfois à des extrêmes, mais un cheval brusqué, qui ne voudra plus coopérer est un cheval avec lequel on ne va pas pouvoir travailler et être en adéquation. » Robin explique donc qu’il faut être maître de son calme, banaliser certaines actions, accepter certaines peurs et surtout ne jamais s’énerver. Il le précise, il est praticien et vient pour les soins, c’est au propriétaire d’être présent à la fois pour féliciter son cheval, le rassurer, mais aussi le recadrer. Il est aussi nécessaire d’avoir une bonne forme physique pour pratiquer la dentisterie. « C’est un métier qui ne demande pas de force mais un bon physique. Il faut évidemment aussi avoir un vrai amour pour les chevaux. »

 

DENTISTE ÉQUIN… COMMENT ?

La première approche d’un cheval est toujours la même avec Robin. « Je pars toujours de zéro avec chaque cheval, que je le suive depuis le début ou qu’il soit nouveau, j’aborde toujours un cheval ‘neuf’, explique Robin Montoya. Il n’y a pas de gentil ou de méchant cheval. Parfois un client va me dire que le sien est le plus gentil et il va être le plus compliqué de ma journée. Parfois au contraire, le client va me parler d’un cheval qui a peur, sédaté la fois précédente, et il va être le plus simple de la journée. » Le dentiste utilise toujours le même protocole de soin, rythmé et dans le même ordre.

Il commence par s’approcher du cheval, le toucher, discuter avec le propriétaire, puis il met ses gants en restant à côté. Vient ensuite un examen de la tête, une palpation des muscles temporaux, une vérification de l’état de l’ATM… Robin commence alors à faire bouger la mâchoire et mettre les doigts dans la bouche. C’est seulement ensuite qu’il met en place l’ouvre-bouche, laisse le temps au cheval de s’habituer à avoir l’outil sur la tête puis ouvre petit à petit. « Je commence toujours par un outil manuel, juste pour rappeler au cheval ce qu’il se passe quand la bouche est ouverte. Ce n’est qu’après que j’utilise un outil électrique si besoin. Ce fonctionnement me permet d’adapter les soins à ce que j’ai besoin de faire, ce qu’il y a à faire et ce que le cheval est prêt à accepter. Cette routine me permet d’appréhender le cheval et de faire connaissance. »

 

DENTISTE ÉQUIN… QUAND ?

Concernant la récurrence des soins, Robin conseille de s’adapter aux chevaux. En commençant aux alentours de deux ans ou deux ans et demie, lorsque les premières dents de lait tombent. La venue du praticien permet d’aider si les premières dents ne partent pas correctement, de voir si une pathologie s’installe ou si des dents de loup apparaissent. Mais elle permet aussi d’habituer le cheval jeune à ce soin qu’il connaîtra régulièrement tout au long de sa vie. Chez les jeunes chevaux, les visites peuvent se faire tous les six mois si besoin. « Je procède toujours au premier soin sans sédation. Si le cheval présente des dents de loup à enlever, on prend rendez-vous avec un vétérinaire plus tard, mais je fais toujours le primo soin sans sédation pour que le cheval ait conscience de ce qu’il se passe. »

À partir de 5 ans, on peut commencer la fréquence de soin moyenne d’un an, même si cette période peut s’allonger ou se raccourcir selon la pousse et les pathologies. À partir d’environ 22-23 ans, le dentiste va alors commencer à vérifier que la bouche est en bonne santé, que les dents ne commencent pas à se déchausser ou qu’elles le font sans gêner. « Les soins des chevaux plus âgés sont plus légers, il faut corriger ce qui pique dans la bouche sans enlever trop de matière. »

Comme tous les praticiens, Robin va adapter sa venue à l’état du cheval. Mais même en ayant une moyenne de soins annuels, si le propriétaire note des changements anormaux chez son équidé, il peut alors en faire part à son dentiste et prévoir un passage.

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Mathilde Jager pour Rylife